JPAGE_CURRENT_OF_TOTAL VISITE AU PAYS DES SAMOURAÏ UNE JOURNÉE DANS L'ATELIER DU MAÎTRE CHASEN Mars 2008. Nous sommes au Japon pour visiter les producteurs de thé. Nous profitons de notre passage dans la région de Kyoto pour rencontrer l’un des trésors vivants du Japon, un maître chasen. C’est avec l’aide de Ikuko-san (guide bénévole de Nara) que nous avons pu trouver cet artiste que nous connaissions de réputation et dont la famille fabrique des chasens depuis quelques générations. Les chasens sont de petits fouets de bambou utilisés pour préparer le thé matcha (thé vert en poudre).
Nous arrivons donc chez Keise Kubo et comme Keise-san est à Tokyo pour affaires, c’est son épouse et son fils Kyousuke que nous allons rencontrer. Seul le père est reconnu comme un maître artisan, mais son fils (mi-trentaine) est également un habile artisan qui fabrique des chasens depuis maintenant 20 ans. La reconnaissance ne venant qu’avec l’âge au Japon, il ne peut encore porter le titre de maître chasen. Kyousuke et sa mère nous reçoivent dans leur petit salon (qui leur sert aussi d’atelier) attenant au jardin et à une petite entrée qui fait aussi office de boutique. Agenouillés sur des coussins, on nous offre bien sûr du thé, d’abord un matcha suivi d’un délicieux gyokuro. Comme nous explique Kyousuke, ils ont pour habitude de travailler tard et de se lever tard et notre arrivée si tôt de matin (il est près de 9 h 30) les a un peu pris de court. Mais ils sont d’une extrême gentillesse et nous tentons de répondre de notre mieux à leurs attentions. Pendant que nous prenons le thé (et des sucreries, comme la tradition le veut) nous échangeons des cartes de visite et nous expliquons un peu mieux le but de notre rencontre.
Évidemment la démonstration est fabuleuse, non seulement par la dextérité de l’artisan, la précision de ses gestes et la fragilité de l’objet à toutes les étapes de sa fabrication, mais aussi par la simplicité incroyable de ce processus qui transforme un simple morceau de bambou en un objet complexe, en n’employant que ses mains armées de petites lames. On se rappelle que le bambou a d’abord été taillé, passé à l’eau pour en retirer l’huile, séché au froid de l’hiver et entreposé pendant deux ans. Il est ensuite coupé et on ne pourra tirer que 3 ou 4 pièces d’une tige de bambou. C’est donc avec une section de bambou d’environ 6 pouces, présentant un noeud à son tiers, que Kyousube débute son travail. Laissant intacte la petite partie qui servira de manche, il fend le bambou en 16 morceaux, qu’il sépare ensuite en deux sur l’épaisseur afin de former les parties intérieures et extérieures du chasen. |